Les acteurs du tourisme à Madagascar ont annoncé qu’ils se préparent à la reprise des activités touristiques et espèrent l’ouverture du trafic aérien après l’annonce de reprise générale des activités annoncée par Andry Rajoelina, dimanche dernier. Le secteur du tourisme paie en effet un lourd tribut dans cette crise sanitaire, étant donné que le tourisme à Madagascar dépende fortement des touristes internationaux. Pour l’instant, aucune mesure concrète n’a été annoncée par les autorités pour soutenir ce secteur, en dépit des nombreux échanges avec le ministère des Transports et du Tourisme,
Au niveau international, les pays européens ont déjà annoncé l’ouverture de leurs frontières extérieures aux vols intercontinentaux dès le début du mois de juillet. De nombreux pays d’Afrique se préparent également à une reprise dès le 15 juillet. Les dernières informations visibles sur le site d’Air Madagascar indiquent la prolongation de la suspension de tous les vols internationaux de la compagnie jusqu’au 30 juin. La compagnie aérienne nationale se focalise actuellement sur les vols spéciaux, organisés pour le rapatriement des étrangers à La Réunion. Le conseiller-consulaire élu par les Français à Madagascar, Jean-Hervé Fraslin, a révélé que Tsaradia prépare prochainement des vols spéciaux à partir de Toamasina, Toliara et Fort-Dauphin et éventuellement Sainte-Marie pour le rapatriement de français et Européens encore bloqués dans les provinces.
Des ressortissants malgaches coincés à l’étranger, notamment en France et en Europe sont également en attente de leur rapatriement, l’Etat ne semble pourtant pas encore disposé à organiser des vols pour leur retour au pays malgré la déclaration tonitruante du président selon laquelle la maladie est maitrisée dans le pays.
Le transport aérien ne devrait pas retrouver son niveau de trafic d’avant-crise avant 2023, avec d’abord un redémarrage sur les liaisons intérieure suivi par une reprise beaucoup plus lente du trafic international, estime l’Association internationale du transport aérien (IATA).
« Des mesures incitatives majeures de la part des gouvernements et l’injection de liquidités par les banques centrales vont stimuler la reprise économique une fois que la pandémie sera maîtrisée. Mais il sera plus long de restaurer la confiance des passagers. Et même alors, les personnes et les voyageurs corporatifs vont gérer soigneusement leurs dépenses de voyage et rester plus près de chez eux », explique Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA, association qui rassemble quelques 290 compagnies aériennes membres.
Publié dans le site du Air journal, selon un sondage réalisé par l’IATA, 58% des passagers interrogés limiteraient dans un premier temps leurs déplacements à des séjours dans leur pays. « Cela rend des mesures de sécurité sanitaire communes pour le voyage en avion encore plus importantes », commente Alexandre de Juniac, redoutant l’impact de mesures unilatérales. L’association plaide en faveur de la combinaison de différentes mesures, dont le port du masque et le contrôle de la température des passagers, en attendant l’arrivée d’un vaccin, de passeports immunitaires ou de tests de covid-19, utilisables à grande échelle. En revanche, elle est totalement opposée à des mesures de quarantaine des passagers à l’arrivée : 69% des voyageurs refuseraient de voyager en cas de quarantaine de 14 jours.